Portrait du maréchal Kellermann par Robert Lefèvre 1818
Portrait du maréchal Kellermann par Robert Lefèvre 1818
Tableaux
Epoque : XIXe siècle
Style : Empire
Dimensions :
Largeur : 72 cm
Hauteur : 90 cm
Description :
Portrait du maréchal Kellermann par Robert Lefèvre 1818
Beau portrait de François Christophe Kellermann.
Le regard fixe, il est représenté en buste de face, arborant toujours sa coiffe aux ailes de pigeons poudrées et roulées, héritée du règne de Louis XVI.
Il est vêtu de sa grande tenue de maréchal au col brodé de feuilles de chêne en or et aux épaulettes parsemées de cinq étoiles d’argent.
Il arbore la grand croix de l’ordre de Saint Louis, l’ordre du Lys, la grand croix de l’ordre des chevaliers de Malte et la grand croix de l’ordre de l’aigle rouge.
Huile sur toile.
Bel état de conservation, toile et châssis d’origine, cadre d’époque en bois et stuc doré à décors de rosaces et palmettes.
Signée : Robert Lefèvre FT (fecit) 1818.
Dimensions :
Cadre : hauteur : 90 cm ; Largeur : 72 cm
Toile : hauteur : 72,5 cm ; Largeur : 56 cm
Notre avis :
Grand portraitiste sous l’empire et la restauration, Robert Lefèvre nous livre ici un des derniers portraits du héros de Valmy.
Connu pour son code de l’honneur issu de l’ancien régime, le doyen des maréchaux de Napoléon est représenté au crépuscule de sa vie.
C’est le portrait serein d’un homme de 83 ans qui fût l’un des rares grands militaires à franchir les tourbillons furieux de la révolution et de l’empire.
Homme intelligent et raffiné, il gravira tous les échelons de l’armée, d’aide de camp, il deviendra sous l’ancien régime capitaine, lieutenant colonel puis maréchal de camp.
Fidèle à la nation et ayant accepté les principes de la révolution il refusera d’émigrer comme la majorité des gradés en 1790.
Nommé général, il fit preuve d’une grande bravoure lors de la bataille de Valmy en 1792.
Malgré une charge de trois colonnes prussiennes, Kellerman s’élancera sabre à la main aux cris de « vive la nation » et fût suivi par toutes ses troupes.
Son cheval fût tué sous lui mais il força l’ennemi à renoncer à son attaque.
Le grand succès de cette bataille eut un fort retentissement en France, et c’est grâce à lui que fût proclamée la première république.
Après avoir négocié la paix avec le Duc de Brunswick, il fût nommé commandant des armées des Alpes et d’Italie, puis promu maréchal par Napoléon en 1804 et Duc de Valmy en 1808.
Déja trés âgé, il occupera dés lors divers poste plus administratifs que militaires, comme sénateur.
Sous la restauration, il sera nommé commissaire royal, puis Pair de France avant de mourir de vieillesse à Paris en 1820, soit deux ans après avoir posé pour Robert Lefèvre.
Il est enterré au père Lachaise mais son coeur est conservé sous la stèle du monument de Valmy.
De nombreuses rues et places lui rendent hommage tandis qu’une statue le représente rue de Rivoli sur la façade nord du musée du Louvre.
Robert Jacques François Faust Lefèvre (Bayeux 1755 – Paris 1830)
Après des années passées en Normandie comme peintre de portraits et peintre décorateur, il s'établit à Paris vers 1784. Élève de Regnault, il exposa régulièrement aux Salons de 1791 à 1827. Il peignit quelques sujets historiques : l'Amour désarmé par Vénus (Salon de 1795, Fontainebleau), la Mort de Phocion (Salon de 1812, musée de Rochefort). Mais il est surtout connu comme portraitiste. Après avoir exécuté des portraits de Napoléon Ier (1806, Versailles, répété à de multiples reprises) ou de la famille impériale (l'Impératrice Joséphine, musée d'Amiens), il connut une brillante carrière officielle sous la Restauration ; protégé par Louis XVIII, il fut nommé peintre du Cabinet du roi et jouit d'une grande faveur jusqu'à sa mort : portraits de Louis XVIII (Versailles) et de Charles X (1826, Louvre). Outre l'importante série de portraits conservée à Versailles, on peut citer ceux de Carle Vernet (Salon de 1804, id.), de Vivant Denon (1808, Versailles ; 1809, musées de Chalon-sur-Saône et de Caen), du peintre Guérin (musée d'Orléans), de l'architecte Percier (château de Compiègne), ainsi que ses Autoportraits (1810, musées de Bayeux et de Caen).
Il reçoit la légion d’honneur des mains du roi Louis XVIII en 1820.
François Etienne Christophe Kellerman (1735-1820) officier général et législateur, né à Strasbourg (Bas-Rhin), le 30 mai 1735, de « sieur Christophe Kellermann, licencié des lois, et dame Marie-magdeleine Dürr, ses père et mère » ; s’engagea en 1752, comme cadet, dans le régiment de Lowendahl, fit la guerre de Sept ans comme lieutenant aux volontaires d’Alsace, et était parvenu au grade colonel en 1784, puis fut promu le 9 mars 1788, général de brigade ; se déclara partisan de la Révolution et fut appelé au commandement du Haut et du Bas-Rhin, déjoua les intrigues des émigrés et fut promu général de division le 19 mars 1792 et commandant en chef du camp de Neukirch, mit l’Alsace à l’abri de l’invasion, en état de défense Thionville et Metz, et, lorsque le duc de Brunswick pénétra en Champagne, Kellermann put faire sa jonction avec Dumouriez, afin de couvrir Paris, puis remporta la belle victoire de Valmy sur les Prussiens, le 20 septembre, et força ces derniers à la retraite. Dénoncé par Custine à la Convention comme n’ayant pas attaqué Trèves et marché sur Mayence, Kellermann se justifia aisément et fut envoyé à l’armée des Alpes ; se porta avec une partie de ses troupes devant Lyon révolté, repoussa les Piémontais qui avaient envahi notre territoire, fut de nouveau dénoncé, puis destitué le 10 septembre 1793, et enfermé à l’Abbaye pendant treize mois, puis réintégré par décision de la Convention, le 26 nivôse an III ; repartit à l’armée des Alpes, fut mis à la tête de 47.000 hommes, et arrêta, en Provence, la marche des Autrichiens forts de 150.000 hommes, devint, en l’an V, inspecteur général de cavalerie de l’armée d’Angleterre, puis membre du bureau militaire institué près du Directoire. Nommé membre du Sénat conservateur le 3 nivôse an VIII, il fut fait grand cordon de la Légion d’honneur (an X) et maréchal de France le 30 floréal an XII, prit le commandement en chef du 3e corps de réserve de l’armée du Rhin ; en 1806, de l’armée entière de réserve qui couvrait la frontière de Bâle à Nimègue ; puis fut créé duc de Valmy, le 3 juin 1808. Pendant la campagne de 1812, il reprit le commandement de l’armée de réserve du Rhin, et, à la fin de 1813, fut mis à la tête des deuxième et troisième division militaires. En 1814, il vota la déchéance de l’Empereur, Lous XVIII le nomma pair de France le 4 juin 1814, et le fit grand cordon de Saint-Louis. Pendant les Cent-Jours, il se tint à l’écart, quoique l’Empereur l’eut nommé pair de France le 2 juin 1815. Dans la Chambre haute Kellermann, vota la mort du maréchal Ney, et, par contre, tous ses votes furent acquis aux libertés constitutionnelles.