Le Duc du Maine et Mlle de Nantes en Paris et Vénus, François de Troy
Le Duc du Maine et Mlle de Nantes en Paris et Vénus, François de Troy
Tableaux
Epoque : XVIIIe siècle
Style : Louis XIV
Dimensions :
Largeur : 46 cm
Hauteur : 57 cm
Etat : Superbe état
Description :
Exceptionnelle huile sur toile représentant le double portrait des enfants de la marquise de Montespan et du roi Louis XIV.
Louis Auguste de Bourbon (1670-1731) titré Duc du Maine, d’Aumale, prince souverain des Dombes, Comte d’Eu est représenté en «Paris » tandis que sa soeur Louise-Françoise de Bourbon (1673-1743) dite Mademoiselle de Nantes est représentée en « Vénus ».
Huile sur toile, réentoilage ancien avec l’étiquette du restaurateur « Alphonse Giroux, au coq saint honoré » datant des années 1820.
Cadre en bois doré d’époque.
Excellent état de conservation.
Dimensions:
Toile: Hauteur: 57 cm Largeur : 46 cm
François de Troy choisit le moment de la séparation des deux protagonistes, Paris s’apprêtant à partir pour Troie pour y enlever Hélène, donne la pomme d’or à Vénus.
Scène qui correspond au départ du jeune Duc du Maine pour la guerre de Hollande ou il s’apprête à prendre part à la prise de Mons tandis que sa soeur, mariée à Louis III de bourbon condé va accoucher de son premier fils.
Le chien symbole de la fidélité et les colombes, attributs de l’amour, renforcent ce déchirant tableau familial.
Le commanditaire de cette oeuvre dont le grand format est conservé au musée du Louvre est probablement Mme de Montespan, grande cliente du peintre.
Cette commande correspond en effet à son départ de la cour (1691) pour rejoindre le couvent de St Joseph ou elle finira ses jours.
Cette dernière hypothèse est émise dans le livre de Dominique Brême : François de Troy, éditions Somogy, page 46.
Le tableau que nous présentons attribué à François de Troy (Cabinet Turquin) est probablement le « modello », c’est à dire la maquette de petites dimensions présentée au client pour acceptation.
Le peintre ayant pour habitude d’utiliser toujours le même format pour ses maquettes, d’autres « modellos » de ce type sont connus :
-Le portrait de Catherine Loison, vers 1695 publié page 96 du livre de Dominique Brême François de Troy.
-Le portrait du Comte de Toulouse au musée d’Agen.
-Le portrait de marie Anne de Bourbon, princesse de Conti au musée du château de Versailles.
Notre avis :
La facture du double portrait que nous présentons, les couleurs chatoyantes et la finesse, notamment du visage de Melle de Nantes sont bien caractéristiques des plus belles productions du grand maitre.
Le tableau, retrouvé dans une collection bordelaise n’avait pas été nettoyé depuis les années 1820, ce que nous savons grâce à l’étiquette d’Alphonse Giroux qui fut d’abord peintre puis restaurateur avant d’ouvrir le célèbre magasin de tabletterie de la rue du coq St Honoré.
Si nous savons que l’oeuvre se trouvait dans la capitale au début du 19ème siècle son histoire antérieure ne nous ait malheureusement pas connu.
Il est toutefois certain que ce tableau fût vu et validé par tout les protagonistes et probablement par le roi lui même.
Présenté dans un cadre d’époque mais non d’origine comme la majorité des maquettes qui furent encadrées postérieurement, l’oeuvre que nous présentons symbolise parfaitement l’art du portrait en France sous le règne du roi Soleil.
François De Troy (Toulouse 1645 – Paris 1730)
Il fut élève de son père Antoine I, de Nicolas Loir et de Claude Lefebvre. Gendre de Jean Ier Cotelle, il s’établit à Paris apr. 1662. Avec Mercure et Argus (Paris, E. N. S. B. A.), il est reçu à l’Académie royale en 1674, dont il deviendra directeur en 1708 et adjoint à recteur en 1722. Il est protégé par les Toulousains, comme Montespan et Crozat, non seulement auprès des échevins, pour lesquels il peint la Naissance du duc de Bourgogne (1682, dessin à Paris, musée Carnavalet), mais à la Cour, où il donne les portraits de Mademoiselle de Nantes (1690, Chantilly, musée Condé), Portrait d’un couple en Vénus et Pâris(1691, Louvre), de la Duchesse du Maine (1694, Sceaux, musée de l’Île-de-France), de la Princesse de Conti(Versailles). Outre son Autoportrait (1696, Offices), on compte pour ses chefs-d’œuvre les portraits du Luthiste Mouton (1690, Louvre), de Mansart (1699, Versailles), de Julienne (1722, musée de Valenciennes), de Jeanne Cotelle, son épouse (1704, Ermitage), du Frère Blaise (coll. part.) et du Père abbé des Feuillants (musée de Bordeaux) ainsi que ses dessins (Stockholm, Nm ; Louvre, et Toulouse, musée Paul-Dupuy), que Dézallier d’Argenville égalait à « ceux de Van Dyck ». Plus de trente graveurs ont reproduit ses portraits (musée Paul-Dupuy ; Paris, B. N.) parfois attribués à Largillière, à Rigaud ou à Watteau.