Le Compte de Vermandois enfant par Mignard, Paris vers 1670.
Le Compte de Vermandois enfant par Mignard, Paris vers 1670.
Tableaux
Epoque : XVIIe siècle
Style : Louis XIV
Dimensions :
Largeur : 76 cm
Hauteur : 90 cm
Etat : Superbe état
Description :
Le Compte de Vermandois enfant signé Mignard, Paris vers 1670.
Rare huile sur toile représentant Louis de Bourbon,Comte de Vermandois ( 1667-1683)* enfant à l’âge de deux ans.
Vêtu d’une robe de dentelle blanche il est assis en extérieur, sur un petit tertre et tient dans ses mains quelques fleurs qu’il vient de ramasser.
Sa robe qui est maintenue par des bracelets en or ornés de diamants, laisse entrevoir un corps potelé à la peau nacrée, tandis que son visage présente des joues rosies.
Huile sur sa toile d’origine.
Trés bel état de conservation.
Cadre d’origine en bois doré sculpté et finement gravé dans les apprêts .
Signé « Mignard » sous la petite rose orange, aux pieds de l’enfant.
Travail de Pierre Mignard* à Paris , ép Louis XIV vers 1670.
Dimensions :
Cadre : Hauteur : 90 cm ; Largeur: 76,5 cm
Toile : Hauteur : 75 cm , Largeur : 61 cm
Notre avis :
La découverte par nos soins de la signature de Pierre Mignard sur ce tableau qui n’avait pas été nettoyé depuis le 19 ème est une trés belle surprise.
Caractéristique de la manière du portraitiste du roi Louis XIV, Mignard représente le fils de Louis XIV et de Mme de la Vallière dans sa tenue de baptême agrémentée de précieux bijoux.
La finesse de la dentelle et la subtilité des couleurs des fleurs qui tranchent avec le blanc immaculé de la robe sont tout simplement sublimes.
Le peintre, qui excelle dans les portrait d’enfants est trés apprécié de Mme de la Vallière et représentera le jeune prince et sa famille à plusieurs âges de sa vie.
Parmi ces tableaux, de nombreux chefs-d’oeuvre comme le portrait de Mademoiselle de Blois soufflant des bulles de savons conservé au chateau de Versailles ou Mme de la Vallière et ses deux enfants.
Le portrait que nous présentons est une pièce historique de premier plan car il s’agit d’un des premiers portraits du fils de Louis XIV, par un des plus grands peintres français du 17 ème siècle.
Pierre Mignard né à Troyes le 17 Novembre 1612 et mort à Paris le 30 Mai 1695 est un artiste peintre français.
Tout d'abord destiné à la médecine, il entre en 1624 dans l'atelier du peintre Jean Boucher à Bourges. De retour à Troyes, il travaille chez un sculpteur nommé François Gentil avant de partir pour Fontainebleau - capitale des arts de l'époque - où il étudie Le Primatice, Le Rosso et Martin Fréminet. Il peint la chapelle du château de Coubert-en-Brie pour le maréchal de Vitry qui le prend sous sa protection et l'emmène à Paris où il devient l'élève de Simon Vouet et rencontre Charles Le Brun (bien plus tard les deux hommes seront en situation de rivalité ouverte), Eustache Le Sueur, et Du Fresnoy avec qui il se lie.
En 1635 il part pour Rome où il rencontre Poussin, peut-être le peintre Sassoferrato et Anna Avolara, fille d'un architecte, dont il s'éprend mais qu'il n'épousera qu'en 1660 à la suite d'obstacles divers. Devenu célèbre à Rome, il est naturellement rappelé en France par Louis XIV en 1657. Sur le chemin de Paris, il rencontre Molière à Avignon chez son frère Nicolas Mignard dont l'épouse avait hérité d'un des principaux jeux de paume d'Avignon où jouaient les troupes de passage. Les deux hommes deviennent amis et Mignard commence par peindre un portrait de Molière intime, qui tourne le dos à celui que son frère Nicolas avait peint quelque temps auparavant (Molière en personnage de théâtre). De son côté Molière composera en 1669 un éloge (poème de la Gloire du Val-de-Grâce) de son chef-d'?uvre, le Dôme du Val-de-Grâce, commandé en 1663 par Anne d'Autriche et qui lui est payé 35 000 livres. Molière peint par Pierre Mignard, vers 1658 Mignard, fresque du dôme de l'Église du Val-de-Grâce, La Gloire des Bienheureux Mignard La vierge aux raisins Jean le Baptiste Mignard partage sa carrière entre le portrait - il est la coqueluche des grandes dames du royaume pour cela - et les grandes compositions décoratives. Il peindra notamment au château de Versailles. En juin 1687, il est anobli par le roi qui, en 1690 ? à la mort de Le Brun ? le nomme son premier peintre, en fait le directeur des manufactures royales et le fait d'office entrer à l'Académie royale de peinture et sculpture et y siéger comme directeur.
À sa mort on fit à Mignard de grandes funérailles à l'église Saint-Roch et il fut enterré aux Jacobins. Il avait eu quatre enfants. Sa fille Catherine épousera en 1696 le comte de Feuquières.
Au vu de ses Madones aux airs inspirés et de la mièvrerie parfois attribuée à sa peinture, un rapport s'est établi2 entre son nom et l'adjectif « mignard » ou le mot « mignardise », dérivés péjoratifs de « mignon ». Ce rapprochement n'est toutefois qu'une coincidence et n'a aucune justification étymologique (le terme "mignard" étant attesté avant la carrière de Pierre Mignard). Il reste un des plus célèbres peintres classiques français : ami des beaux esprits de son temps (outre Molière, citons La Fontaine, Racine ou Boileau), on lui doit des portraits de Molière et Bossuet, de Jacques de Cordon d'Evieu, de la princesse Palatine, de la duchesse de Châtillon, de la comtesse de Fiesque, de Julie d'Angennes, de Mlle de Montpensier, de Mlle de Valois et de la grande-duchesse de Toscane, de Mme de la Sablière, de la duchesse de Brissac, de la duchesse de Ventadour, de Mme de Montespan, de Mlle de La Vallière, de Mme de Sévigné, de Mlle de Grignan, de Mlle de Fontanges et de Mme de Tencin. Il a par ailleurs peint dix fois Louis XIV.
Louis de Bourbon, Comte de Vermandois (1667 - 1683), est le fils légitimé de Louis XIV et de sa première favorite Louise de la Baume-le-Blanc, Duchesse de la Vallière et de Vaujours. Louis est traité en Prince, il est nommé grand amiral de France et son éducation est prise en charge d'abord par Mme Colbert, puis par Madame, épouse du Duc d'Orléans, frère du roi, après la présentation officielle à la cour. Louis a rang de Prince de sang. Sa mère quant à elle le néglige. Louise de la Vallière choisira finalement de se cloîtrer au Carmel après son évincement dans le coeur du roi par Mme de Montespan. Louis erre, solitaire et désoeuvré, dans sa prison dorée, le château de Versailles.
1682, Louis a quinze ans. Il est, aux dires de la cour, d'une grande beauté, les traits fins et réguliers, la chevelure abondante, le port gracieux ; il combine la beauté et la grâce de sa mère avec la majesté de son père. De taille moyenne, il possède une belle musculature. Cavalier accompli, danseur virtuose, il est infatigable. Comme son père, Louis est attiré par le bel art.
Il a tôt fait d'attirer sur lui les regards des "Chevaliers Italiens", homosexuels notoires qui composent l'entourage de Monsieur, frère du roi, dont les goûts sexuels ne sont un secret pour personne. Au printemps, saison propice aux montées de sève, le Chevalier de Lorraine, ex-amant de Monsieur, attire Louis dans ses rets. C'est son cousin, François-Louis de Bourbon-Conti, Prince de La Roche-sur-Yon, qui cueillera le fruit. Les compères initieront le jeune homme lors de la création, sous leur autorité, d'une confrérie de la Volupté, ordre secret voué aux plaisirs entre hommes. Découverte, la confrérie est dissoute, et ses membres punis. Sa majesté tolère les invertis, il supporte les frasques de son frère, mais il ne faut pas pousser le bouchon trop loin. Que sa propre descendance ait trempé dans cette ignominie le révulse. Louis est fouetté et exilé à Fontainebleau où, malgré l'interdit royal, il reverra son amant François-Louis, à la dérobée.
En 1683, à 16 ans, Louis quitte sa retraire forcée pour les champs de bataille. Il n'aura pas le temps de se couvrir de gloire, emporté par une fièvre maligne sous les remparts de Courtai le 18 novembre, oublié de l'Histoire.