Jeune fille cachetant une lettre, JB Santerre 1707.
Jeune fille cachetant une lettre, JB Santerre 1707.
Tableaux
Epoque : XVIIIe siècle
Style : Régence
Dimensions :
Largeur : 100 cm
Hauteur : 117 cm
Etat : Superbe état
Description :
Jeune fille cachetant une lettre, JB Santerre 1707.
Trés belle huile sur toile représentant une jeune fille assise à son bureau entrain d’apposer un cachet de cire sur la lettre qu’elle vient de finir d’écrire.
Vétue d’une belle robe en velours pourpre et coiffée d’un panache de plume, elle présente un visage au teint pale éclairé par la douce lumière d’une chandelle qui se reflète dans son écran amovible.
Devant elle sur la table, un écrin en cuir doré aux petits fers laisse dépasser une seconde lettre sur laquelle on peut voir la signature du peintre « Santer » et une date 170?, probablement 1707.
Trés bel état de conservation, toile d’origine,
Dans un cadre en chêne doré d’époque Régence finement sculpté de rinceaux d’acanthes.
Dimensions :
Cadre : hauteur : 117 cm ; Largeur : 100 cm
Toile : Hauteur : 91 cm ; Largeur : 74 cm
Jean Baptiste Santerre (Magny en Vexin 1651-Paris 1717)
Né à Magny-en-Vexin , Jean-Baptiste Santerre se forme aux côtés de François Lemaire, puis rentre en apprentissage chez Bon Boulogne en 1675. Singulièrement, on ne conserve presque aucune trace de son activité avant 1698. Santerre est reçu à l'Académie comme peintre d'histoire en 1704 avec une 'Suzanne et les vieillards', actuellement conservée au Louvre. Il aborde alors, à l'âge de cinquante-trois ans, la part officielle de sa carrière. Remarqué par Louis XIV, il reçoit également, à la fin de sa vie, un soutien affirmé de la part du Régent. Notre toile témoigne de l'un des plus grands mérites du peintre : l'invention des " têtes de fantaisie ", genre hybride situé à mi-chemin entre le portrait et la scène de genre. Ces figures féminines lui permettent de jouir d'un franc succès auprès des amateurs éclairés dans les deux premières décennies du XVIIIème siècle : le 'Mercure Galant' rapporte qu' " on se les arrachait, pour ainsi dire, des mains ", et qu'on les poussa à un prix considérable".
Notre avis :
Le tableau que nous avons retrouvé dans son jus (photos avant nettoyage disponibles) est probablement celui présenté en 1772 et 1784 à l’exposition de l’académie royale de Toulouse et dont le pendant intitulé « le billet doux » fut vendu en vente publique le 14 Novembre 2016 à Paris (Artcurial 14 Novembre 2016 lot 8).
Pour remédier au manque d’oeuvre le salon de Toulouse permettait aux grands collectionneurs d’exposer gracieusement leurs tableaux au public, nous retrouvons plusieurs oeuvres de Santerre dans les archives :
Salon de l'Académie de Toulouse, 1772, n°99 : "Jeune femme qui cachette une lettre'" en pendant avec "le Billet doux donné ».
Nouveau Salon de Toulouse, 1784, n°5 : "Une jeune fille jetant avec mystère un billet par la fenêtre", en pendant avec une « Jeune femme qui cachette une lettre ».
Bibliographie : Robert Mesuret, 'Les expositions de l'Académie Royale de Toulouse de 1751 à 1791', Toulouse, 1972
En associant la technique du portrait Français aux grands préceptes de la peinture italienne du 17 ème siécle, l’artiste nous livre ici une de ses plus belles compositions.
Avec un arrière plan assez foncé Santerre obtient un effet de profondeur sans avoir à traiter le problème de la perspective et tout en introduisant le spectateur au plus prés de la scène.
Cette sensation de forte présence, avec un visage omniprésent est en partie due à une maitrise parfaite de la lumière.
La source oblique de cette lumière est une chandelle, dont la flamme non visible apporte une lumière adoucie par sa réverbération dans l’écran.
Le maitre crée une atmosphère sereine et apaisante ou se détache un visage attirant mais aussi troublant car il force le regard.
Cette émotion dégagée est la plus difficile à obtenir, elle est seulement l’apanage d’une poignée de grands maitres qui ont osé se mesurer à cette technique du « clair obscur » et dont le plus grand représentant fut le Caravage.