Juliette Récamier, terre cuite, Atelier de Chinard vers 1800
Juliette Récamier, terre cuite, Atelier de Chinard vers 1800
Sculptures
Epoque : XIXe siècle
Style : Consulat
Dimensions :
Diamètre : 31 cm
Etat : Superbe état
Description :
Juliette Récamier, terre cuite, Atelier de Chinard vers 1800
Rare médaillon en terre cuite patinée représentant Juliette Récamier (Lyon 1756-1813) en buste de profil.
La jeune reine de beauté est vêtue d’une simple robe en mousseline qui laisse entrevoir le haut de ses seins et une partie de son dos.
Sa chevelure est relevée et maintenue par un peigne et un large bandeau orné de danseuses à l’antique.
Le médaillon est signé « Chinard » en bordure, sous le buste.
Cadre d’origine en bois doré.
Atelier de Joseph Chinard*, Paris époque Empire .
Dimensions :
Diamètre : cadre : 31 cm ; médaillon : 23 cm
Médaillons similaires :
-Musée du petit palais Paris, médaillon terre cuite
-Maison de François René de Chateaubriand, Châtenay-Malabry, terre cuite
-Lyon musée Gadagne, plâtre patiné
-Collection Penha Longa plâtre patiné
Bibliographie :
« Juliette Récamier, muse et mécène », musée des beaux arts de Lyon, édition Hazan 2009, Page 67
« Les artistes lyonnais des origines à nos jours », Lyon 1911, page 34
Joseph Chinard (1756-1813) est un sculpteur français .
Né à Lyon, il suit d'abord les cours de l'Ecole de dessin sous la direction de Donat Nonotte avant d'entrer à l'atelier du sculpteur Barthélemy Blaise (1738-1819).
De 1784 à 1789, Joseph Chinard séjourne à Rome afin d'améliorer sa technique et de former son goût artistique en copiant de nombreuses statues antiques. En 1786, avec "Persée délivrant Andromède" il remporte le premier prix de sculpture du concours Balestra de l'Académie da San Luca. Pendant la Révolution, il se montre favorable aux idées nouvelles et effectue deux séjours de 6 et 2 mois en prison, le premier pour avoir déplu aux Jacobins, le second au pape.
Joseph Chinard expose pour la première fois au Salon de Paris en 1798 où il présente "Enfant échappant au naufrage en se faisant une nacelle avec les armes de l’amour". Après un troisième et dernier voyage à Rome, il retourne en 1800 à Lyon où il s'installe définitivement. Jouissant d'une bonne réputation, il est nommé correspondant de l'Institut, avant de devenir en 1807, par décret impérial, professeur de sculpture à l'École spéciale de dessin de Lyon.
Joseph Chinard reçoit en 1808 la Grande Médaille d'or du Salon de Paris. Sculpteur français néoclassique, il est reconnu comme l'un des plus grands sculpteurs de son époque pour la fidélité de son exécution, le rendu de la chair dans ses bustes, et l'imagination de ses compositions. Il meurt à 57 ans d'une rupture d'anévrisme.
Notre avis :
Comme pour son premier buste de la jeune Juliette, Chinard exprime ici l’étendu de ses talents de modeleur.
Représentée dans une pose qui parait pourtant anodine il arrive parfaitement à retranscrire la beauté de la jeune fille.
La complexité de sa coiffure qui tranche avec l’apparente simplicité de sa robe nous montre bien à quel point la jeune fille prend soin de son apparence.
Par le choix judicieux de cette coiffure notre sculpteur apporte un maximum de sensualité en offrant au regard de l’admirateur, la nuque, l’épaule et une partie de la poitrine.
Par une impression de légèreté il laisse même deviner la transparence de sa robe en mousseline.
Le rendu du visage avec ces joues arrondies et ces lèvres pulpeuses entrouvertes, termine le magnifique portrait de celle qui fût une des plus belles femmes de son époque.
C’est pour l’ensemble de ses raisons que Juliette Récamier choisit Joseph Chinard après leur rencontre dans les années 1790 à Paris.
Le jeune sculpteur va lui donner raison en livrant de merveilleuses représentations de sa nouvelle égérie.
La jeune beauté qui recevait énormément de monde aime offrir à ses proches ses petits médaillons et ses petits bustes dont elle conserve précieusement les moules.
Au gré de ses envies elle va les utiliser et faire produire par un élève de Chinard les différents modèles .
Une lettre de 1805 nous éclaire sur cette pratique, le dénommé « Banoffe » écrit à Chinard :
« Mon cher professeur,
Je suis bien aise qu'il se présente à moi l'occasion pour me rappeler à votre souvenir. Madame Récamier ayant depuis deux jours promis son petit buste à quelques personnes, elle m'a chargée de les faire exécuter : j'ai été en conséquence dans le petit cabinet dont le domestique de monsieur Récamier a la clé. J'ai bien trouvé le moule du grand buste et des médaillons, mais le moule du petit buste n'y est pas. Il ne se trouve nulle part; on m'a dit que, comme le moule vous appartenait, vous l'avez emballé pour Lyon… »