Important cartel d’applique signé St Germain, Paris vers 1765
Important cartel d’applique signé St Germain, Paris vers 1765
Pendules
Epoque : XVIIIe siècle
Style : Louis XV
Dimensions :
Largeur : 48 cm
Hauteur : 84 cm
Etat : Superbe état
Description :
Important cartel d’applique signé St Germain, Paris vers 1765
Grand cartel d’applique en bronze finement ciselé et doré au mercure.
Modèle de forme rocaille asymétrique constitué d’enroulements d’acanthes formant des tertres, d’où jaillissent des bouquets de fleurs : roses, tournesols, lys ….agrémentés de rubans noués.
Les «ouïes » ornées de grilles ajourées simulant l’écaille de poisson.
Au centre la lunette découvre un cadran émaillé blanc et deux aiguilles finement ajourées indiquant les chiffres romains pour les heures et les chiffres arabes pour les minutes.
Le cadran comme la platine arrière du mouvement signés : « Tifenne à Paris ».*
La boite estampillée en bas à gauche : « St Germain »*
Le mouvement d’origine en parfait état de marche sonne les heures et les demies, il a été révisé et nettoyé par notre artisan horloger.
La suspension à été modifiée au 19ème siècle.
Grande qualité de ciselure et de dorure d’origine au mercure à double patine brillante et amatie.
Travail du maitre fondeur-ciseleur Jean-Joseph de St Germain, Paris époque Louis XV vers 1765.
Hauteur: 84 cm , Largeur : 48 cm
*Jean Louis Tiphesne ou Tifenne, reçu horloger à Paris en tant que fils de maître en 1743, il travaille chez son père Jean Tifenne rue de Gesvres de 1748 jusqu’au décès de ce dernier en 1772 , puis il reste dans l’atelier de sa mère qui poursuivie l’activité en tant que veuve, avant de s’établir rue des Trois Morts en 1778.
(Source : Page 616 du Dictionnaire Tardy des Horlogers Français)
*Jean-Joseph de Saint Germain (1719-1791) reçu maitre fondeur en terre et en sable par chef d’oeuvre le 15 Juillet 1748.
Il est un des plus grands bronziers du règne de Louis XV.
En 1765 il devient juré de la guilde des fondeurs-ciseleurs , défendeur acharné des droits d’auteurs , il propose et fait voter l’obligation pour les bronziers de signer leurs ouvrages.
En effet comme il l’indique dans une étiquette publicitaire de son atelier de la rue St Nicolas : il vend « toutes sortes de boetes et garnitures en ormolu » et «fait les dessins et modelles en cire »
Il est le créateur de nombreux modèles à succès comme le cartel aux deux chinois, la pendule aux rhinocéros , à l’éléphant, au taureau …. et donc un des artistes les plus copié de son vivant.
Il intentera de nombreux procès , notamment à son ancien apprenti Jean Goyer qui devenu ébéniste spécialiste en boites de cartel , contrefait ses modèles de bronzes et les fond lui même !
En plus des nombreux bronziers plagiant son oeuvre, ce sont donc aussi des ébénistes qui soucieux de faire des économies, se permettent de fondre eux mêmes leurs propres bronzes, ce qui est en ce 18 ème siècle totalement interdit par les lois du royaume.
Malheureusement pour St Germain l’obligation de marquer les oeuvres sera très peu appliquée , si ce n’est par quelques grands fondeurs, auteurs eux aussi de modèles à succès et victime comme lui du non respect des droits d’auteurs.
La famille Caffieri ou Robert Osmond par exemple se sont attachés à marquer leurs oeuvres.
La majorité des autres membres préférant rester dans l’anonymat , soit pour être libre de fondre les modèles à succès des autres, soit pour des raisons de sous-traitance aux marchands merciers chargés de la revente dans leurs boutiques.
Notre avis:
Notre cartel d’apparat arbore un rocaille asymétrique au décor végétal foisonnant qui nous permet de le dater de la décennie 1760, période ou « le rocaille » commence à être tempéré par des ornemanistes fortement influencés par un retour aux formes antiques dû aux redécouvertes des grands sites antiques comme Herculanum ou Pompéi.
Si les premiers essais ne sont généralement pas trés heureux, ce n’est pas le cas de notre cartel qui nous offre une ligne nerveuse et racée avec des rocailles parfaitement équilibrés par un décor judicieusement posé.
Jean-Joseph de St Germain nous livre ici un ensemble parfaitement harmonieux qui constitue un trés bel exemple du genre.
Outre la pureté du dessin qui est le fruit d’une longue recherche, il fait preuve d’une maitrise incroyable dans la réalisation de notre cartel en faisant le choix d’opposer les rocailles qu’il va traiter de manière lisse, sans artifice et avec une dorure brillante, au décor végétal qu’il traite avec beaucoup de relief et une dorure amatie.
Chaque feuille et pétale vont être reprises à froid, dans le but de leur apporter une minutie de détails, comme les infimes nervures des feuilles ou la texture de leurs pistils , puis l’ensemble va être patiemment « poinçonnée » afin d’obtenir une texture légèrement granuleuse qui apporte un léger relief et amatie la dorure.
Le travail de ciselure réalisé sur notre pièce représente à nos yeux la quintessence du savoir faire de Jean Joseph de St Germain.
Présenté en parfait état de conservation, notre cartel aux lignes pures et aux décors raffinés, constitue une des plus belles pièces du maître détenue en mains privées.