Console aux lambrequins en bois doré, époque Louis XIV
Console aux lambrequins en bois doré, époque Louis XIV
Consoles
Epoque : XVIIIe siècle
Style : Louis XIV
Dimensions :
Largeur : 89 cm
Hauteur : 96 cm
Profondeur : 47 cm
Etat : Superbe état
Description :
Console aux lambrequins en bois doré, époque Louis XIV
Rare console en bois de tilleul doré à la feuille.
Les montants avant de forme rectangulaire en enroulement d’acanthes en « crosse » à fleurs de tournesols perforées de rinceaux d’acanthes.
Modèle à fond arrière plein, orné d’un treillis constellé de fleurettes et terminés sur les cotés par des enroulements en rappel de ceux des montants.
Le plateau qui supporte le marbre est finement mouluré d’une frise de godrons à fleurettes d’ou chutent des lambrequins imitant la passementerie.*
Socle à doucine et à larges pans coupés ornés de lambrequins et d’un entrelacs sur la partie supérieure.
Marbre d’origine rouge incarnat de Caunes-Minervois.*
Dorure d’origine à double patience amatie et brillante.
Bel état de conservation ; renforts dans les fonds arrières.
Travail français d’époque Louis XIV vers 1700.
Dimensions :
Hauteur : 96 cm ; Largeur : 89 cm ; Profondeur : 47 cm
Notre avis :
Les consoles d’époque Louis XIV qui nous sont parvenues sont extrêmement rares et retrouver un exemplaire avec un piétement si particulier et des ornements aussi fragiles l’est encore plus.
Si les archives nous apprennent que les bâtiments du roi livrèrent des « pieds de tables en console » en bois doré dès le XVII ème siécle, cette pratique resta réservé à une élite et ce n’est que pendant la deuxième partie du 18 ème siécle que les consoles firent leurs entrées dans les intérieurs de la bourgeoisie.
La majorité de cette production Louis quatorzienne tomba rapidement en désuétude avec l’arrivée du rocaille et de nombreux modèles furent probablement détruit tandis que les autres ne passèrent pas les siècles, en raison de la fragilité due à la complexité de leur piétement.
Pourtant le style Louis XIV marque l’apogée du bois doré en France, avec des productions d’une finesse qui sera inégalée par la suite.
Si le travail du sculpteur est souvent salué à juste titre celui du doreur est tout aussi important dans cette production et mérite d’être mis en lumière car c’est lui qui apporte la finesse à la sculpture.
Tel le fondeur-ciseleur qui va ciselé à froid les nervures d’une feuille de bronze fraîchement sortie du moule, le doreur va patiemment dégager les ornements empâtés par le blanc d’apprêt puis finement les graver des détails les plus subtils.
Enfin c’est encore lui qui fera briller la dorure avec une pierre d’Agathe, afin d’apporter une patine amatie et brillante qui donnera encore plus de relief à la sculpture.
Ce travail de reparure, trés abondant sous Louis XIV représente la quintessence du bois doré, le treillis de notre console en est un trés bel exemple.
* Les lambrequins sont des festons d’étoffes découpés ornés de galons et souvent terminés par des glands de passementerie.
Ce motif décoratif est trés à mode en France durant l’époque Louis XIV, il est notamment trés employé par les ornemanistes Daniel Marot (1661-1752) ou Jean Bérain (1640-1711).
On peut apercevoir des ciels de lit en dôme, ornés de lambrequins qui protègent les personnages en équilibre sur des terrasses dans leurs « arabesques ».
André Charles Boulle le célèbre ébéniste du Roi soleil est aussi un adepte du motif qu’il appose sur les bases de ses pendules, cartels mais aussi sur des meubles, coffrets, gaines …
* Le marbre rouge incarnat est extrait des carrières de Caunes-Minervois, petit village de l'Aude, dans la région Languedoc-Roussillon.
Exploité déjà à l'époque romaine, il a beaucoup été utilisé dans les constructions médiévales, église et maisons bourgeoises de la région ainsi qu'en Espagne, on s'en servait pour construire chapiteaux, colonnes, retables, ainsi que beaucoup de décorations.
Un peu à l'abandon, c'est au début du xviie siècle qu'un sculpteur génois reprend son exploitation, et le commercialise à nouveau avec succès notamment en Italie ou il y devint un marbre très apprécié des architectes et des décorateurs baroques. Ainsi par exemple, on peut le retrouver comme rouge de fond pour certains panneaux dans le décor baroque des piliers de la nef de la basilique Saint-Pierre de Rome, ceux d'où se détachent des colombes en marbre blanc.
Après l'ouverture du Canal du Midi, un chemin est construit par les États de Languedoc, pour rejoindre le port de Puichéric, le transport des pierres est donc facilité pour rejoindre Paris via la Garonne et la mer.
Les carrières sont faites carrières royales en 1692 et sont sous l'intervention directe des Bâtiments du Roi.
Appelée la « Carrière du Roy » durant le règne de Louis XIV, ce dernier l'utilisa beaucoup, notamment pour le Palais de Versailles, celui de Saint-Cloud et beaucoup d'autres constructions royales. Le Rouge du Languedoc est ainsi utilisé pour la construction du Petit Trianon de Versailles par Ange-Jacques Gabriel.