Importante commode en bois de violette estampillée ID vers 1740

Importante commode en bois de violette estampillée ID vers 1740

Commodes

Epoque : XVIIIe siècle

Style : Louis XV

Dimensions :
Largeur : 149 cm
Hauteur : 90 cm
Profondeur : 68 cm

Etat : Superbe état


Description :

Importante commode en bois de violette estampillée ID vers 1740

 

 

Importante (150cm) et rare commode « sauteuse », en placage de bois de violette.

La façade amplement galbée en arbalète ouvre par trois tiroirs sur deux rangées .

Les tiroirs sont décorés d’un frisage en croix de St André tandis que les traverses sont agrémentées de cannelures en laiton et la traverse basse, terminée par un cul de lampe chantourné.

Les épais montants à crosses s’amenuisent en descendant pour apporter de la légèreté au piètement, en imitant les cuisses d’un animal.

Les pieds et les traverses sont raccordés, en façade et sur les cotés, par de subtils écoinçons en «ailes de chauve souris».

Les cotés à galbes trés prononcés en « S » sont plaqués en pointes de diamants, ils présentent un puissant ressaut arrière, avec un effet renforcé par le placage en chevrons descendant.

Trés belle ornementation de bronzes d’origine finement ciselés et dorés au mercure dont des nerveuses chutes rocailles à décors de fleurs, des poignées en enroulements de rubans imitant les pagodes chinoises, des entrées en feuilles d’acanthes ou encore des sabots en pattes de lions.

 

Epais dessus de marbre brèche d’Alep d’origine, à double moulurations, qui épouse parfaitement les contours du meuble.

 

Bâti en résineux, intérieurs de tiroirs en chêne.

 

Les deux montants estampillés du monogramme « ID »*.

 

Trés bel état de conservation, placage trés épais et trés lumineux.

 

Travail Parisien d’époque Louis XV vers 1740 réalisé sous la direction de Pierre IV Migeon.*

 

Dimensions :

 

Hauteur : 90 cm ;  Largeur : 149 cm ;  Profondeur : 68 cm

 

 

*Notre commode est indiscutablement une commande de l’ébéniste et marchand Pierre IV Migeon (1696-1758) à un de ses sous-traitants, comme ce fût le cas abondamment durant toute la carrière du célèbre marchand, qui fort d’un important succès international, n’arrivait plus à honorer lui même la totalité de ses commandes.

Son style se reconnait au premier coup d’oeil, les jeux de lumière d’un placage géométrique monochrome, les amples galbes, le style régence archaïque, le marbre brèche d’Alep à doubles moulurations ou encore les bronzes trés particuliers qui signent sont oeuvre.

Une recherche approfondie sur cette ornementation nous confirme cette hypothèse.

En effet, on va retrouver le cul de lampe ou les entrées de serrures sur de nombreux meubles du célèbre marchand mais c’est surtout les chutes, particulièrement belles et rares que l’on ne rencontre que sur deux autres commodes, toutes les deux signées «Migeon ».

Une commode en laque exposée au musée des arts décoratifs de Paris.

Une commode en marqueterie florale estampillée exposée au musée Louis Vouland d’Avignon

 

 

* Le monogramme « ID » est donné par la littérature spécialisé comme étant l’estampille de l’ébéniste Jacques Denizot (1684-1760) , or cet ébéniste ne figure pas dans le livre de compte de Pierre Migeon, ce qui nous a poussé à entreprendre des recherches sur l’origine de cette attribution.

Elle trouve sa source dans l’ouvrage du Comte de Salverte « Les Ébénistes du XVIIIe siècle : Leurs oeuvres et leurs marques ».

A la page 93, consacrée à cette estampille, il écrit « On pourrait lui attribuer la marque ci-contre, correspondant à ces initiales ».

Cette attribution ne présente donc pas de fondement particulier si ce n’est la seule compatibilité avec les initiales de Denizot.

En passant en revue les collaborateurs de Migeon, une hypothèse extrêmement séduisante nous est apparue, avec la possibilité d’attribuer cette marque à l’ébéniste Jacques Dubois.

Non seulement les initiales « ID » lui correspondent (Le J s’écrit I au 18 ème) , il a énormément collaboré avec Migeon (il est référencé dans le livre de compte et plusieurs meubles portant leurs deux estampilles sont connus), mais surtout la ligne, les formes, les chutes de bronzes des trois commodes citées, sont extrêmement proches de ses autres créations.

Les poignées de notre commode, sont par ailleurs complètement atypiques, et d’un goût proche des bronzes du bureau plat dit de « Vergennes » qui est conservé au Louvre et qui porte côte à côte l’estampille des deux grands ébénistes, Dubois et Migeon.

Le Comte de Salverte a probablement éliminé cette possibilité à cause des connaissances, encore limitées à cette époque, qui voulait qu’un ébéniste corresponde à une seule estampille, alors même que le fer I.DUBOIS était déja connu.

Or nous savons depuis peu que beaucoup d’ébénistes apposaient des monogrammes avant 1743 et ont ensuite changé de fer suite aux nouveaux statuts de la Jurande qui nécessitaient l’apposition d’une marque distincte enregistrée, ce qui n’était pas possible avec de simples initiales.

C’est le cas notamment de François Mondon qui va signer « FMD » au début de sa carrière, puis « MONDON » à partir de 1743.

Notre hypothèse est renforcée par la rareté du monogramme « ID » , (à peine cinq meubles connus, tous de grandes qualités et tous de formes Migeonnesques), Jacques Dubois est reçu maitre en 1742 soit seulement un an avant le changement des statuts de la Jurande, ce qui pourrait expliquer cette extrême rareté.

La chronologie de sa marque pourrait donc être la suivante : sans marque en tant qu’ouvrier libre jusqu’à sa maitrise en 1742,  « ID » pour les années 1742/1743, « I.DUBOIS » pour les années 1743 à 1751 puis « I.DUBOIS » accompagné du poinçon de jurande « JME » jusqu’a la fin de sa carrière.

De nouvelles découvertes, sur du mobilier ou dans les archives, nous permettront peut être d’élucider définitivement cette énigme, comme ce fût le cas pour l’estampille BVRB.

 

Notre avis :

 

Les commodes de style régence sont particulièrement rares en version « sauteuse » et correspondent souvent aux années 1730-1740, c’est à dire au début du règne de Louis XV.

Cette décennie verra des meubles plus légers apparaitre, avec des piétements amincis plus cambrés, tout en conservant la puissance du répertoire décoratif Régence.

Notre commode aux dimensions importantes et aux bronzes rares, n’est pas issue d’une production en série comme beaucoup de commodes, elle est à ranger parmi les meubles d’apparats réalisées sur commande, d’après un dessin d’ornemaniste.

Comme pour la majorité des pièces hors norme, les photos ne peuvent malheureusement pas renvoyer la magnificence et l’opulence de notre meuble, seul un face à face permet de vivre cette émotion, qui fait accélérer le coeur lorsque l’on se retrouve en présence d’un meuble à l’équilibre parfait, symbole du génie des ébénistes français du 18 ème siècle.

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