Commode aux ruines antiques par Léonard Boudin, Paris époque Transition

Belle commode à ressaut central ouvrant par deux tiroirs sans traverse.
Modèle à décor de palais, chemins, ponts, églises et ruines antiques en marqueterie de bois gravés et teintés (sycomore, buis, amarante…) sur un fond de bois de rose.
Les montants arrondis terminés par des pieds cambrés.
Belle ornementation de bronzes dorés au mercure dont des chutes aux guirlandes de lauriers, un cul de lampe orné d’une cassolette à l’antique, poignées en guirlandes de chêne pour le tiroir du haut, et de lauriers pour celui du bas, chaussons de pieds.

Dessus de marbre des Flandres.

Serrure d’origine condamnant les deux tiroirs.

Fond de chêne.

Estampillée sur le montant avant droit L.BOUDIN et poinçon de Jurande JME.

Travail Parisien d’époque Transition vers 1770-1775.

Léonard Boudin (1735-1804) reçu maitre le 4 Mars 1761 est un important ébéniste et marchand mercier de la deuxième partie du 18 ème siècle.
En plus de sa propre production notamment des marqueteries florales et des vernis chinois dans le plus pur style Louis XV, il possède une boutique entre le Louvre et le Palais Royal, ou il vend à une riche clientèle les productions de ses confrères. Telle petite table aux ustensiles est de Topino, les placages de bois de rose sont de Denizot, Roussel ou Reizell, les marqueteries aux ruines antiques sont d’André Louis Gilbert …
Son gout est très varié mais toujours de très haut niveau.
La présence de double estampilles sur plusieurs meubles nous confirme ces différentes collaborations.
Sa production personnelle est a chercher dans les productions de style Louis XV, la majorité des productions Transition et Louis XVI est sous-traitée , d’ailleurs à partir de 1777 Léonard Boudin n’apparait plus comme ébéniste mais seulement comme Marchand Mercier dans les almanachs du commerce.

Notre commode est une commande de Léonard Boudin toutefois sa production est clairement attribuable à l’ébéniste André Louis Gilbert .

André Louis Gilbert (1746-1809) reçu maitre à Paris le 20 Juillet 1774 , est un excellent ébéniste du règne de Louis XVI.
La majorité de sa production est soulignée d’encadrements en placage d’amarante et se compose en deux groupes distincts : les marqueteries de ruines antiques ou les placages de satiné, alliés à une ornementation de bronzes de qualité exceptionnelle.

Notre avis :

Véritable must de l’époque Transition la commode aux ruines antiques est un véritable tableau sur bois.
Ce type de commode réunit la forme à la Grecque mise à l’honneur par Jean François Oeben, les détails techniques comme l’absence de traverse ou la serrure unique condamnant les deux tiroirs, ainsi que des tableaux en marqueteries de bois gravés et teintés, inspirés du succès international que rencontre le peintre Hubert Robert.
Les forts contrastes et les couleurs surprenantes, notamment les différentes tonalités de vert, font de ces commodes des pièces résolument modernes et intemporelles.
Fruit de la collaboration de Léonard Boudin et d’André Louis Gilbert, cette commode à l’état de conservation parfait sera illuminer un intérieur ancien comme moderne.