Bureau Mazarin en laque à l’imitation de la marqueterie Boulle , ép Louis XIV.
Bureau Mazarin en laque à l’imitation de la marqueterie Boulle , ép Louis XIV.
Bureaux
Epoque : XVIIIe siècle
Style : Louis XIV
Dimensions :
Largeur : 100 cm
Hauteur : 77 cm
Profondeur : 57 cm
Etat : Superbe état
Description :
Bureau Mazarin en laque à l’imitation de la marqueterie Boulle , ép Louis XIV.
Rarissime bureau ouvrant par sept tiroirs et un vantail et reposant sur des pieds cambrés terminés par des sabots de cervidés.
Modèle de milieu à décor double faces imitant la marqueterie Boulle en première partie d’incrustations de laitons découpés sur fond d’ébène.
La plateau orné d’un cuir rouge doré aux petits fers est encadré de bandes décorées, le tout ceinturé d’une lingotière en bois doré finement sculptée d’acanthes .
La face arrière simulant la même composition de tiroirs et niche que la face avant.
Bâti de sapin pour les fonds, bois de tilleul pour les parties dorées et décorées.
Parfait état de conservation , clé et serrures d’origine.
Travail Français de la fin de l’époque Louis XIV vers 1710 attribuable à l’atelier de Jacques Langlois ou de Guillaume Martin à Paris.
Dimensions :
Largeur : 100 cm ; Hauteur : 77,5 cm , Profondeur : 57,5 cm
Notre avis :
Notre bureau fait partie d’un petit groupe de meubles pastichant la marqueterie Boulle et fabriqué dans la première décennie du 18 ème siècle.
Si le but premier des vernisseurs et d’imiter les laques orientales de la Chine et du Japon, trés vite ils s’aperçoivent de l’étendue sans limite que permet la maitrise de cette technique.
Naitrons alors des décors à l’imitation de la marqueterie Boulle , mais aussi des décors aux personnages de la « comédia del arte » puis plus tard les décors dans le goût de François Boucher, de Oudry ou de Pillement, qui feront la renommée du fameux vernis Martin.
Mais revenons à notre groupe de meubles de la plus grande rareté.
En effet à notre connaissance seules deux commodes adoptant cette technique sont connues : la première est passée dans le commerce parisien, elle est illustrée page 94 du livre de Thibaut Wolvesperges « le meuble français en laque au 18 ème siècle »; la deuxième appartient au musée des arts décoratifs de Paris n° inventaire 51394 ; elle est illustrée page 41 du livre « les secrets de la laque Française, le vernis Martin » .
Ces deux commodes aux lignes trés sobres datent de la fin de l’époque Louis XIV vers 1710 , leurs décors est en tout point similaire aux productions de la même époque.
Les gravures utilisées viennent des recueils de Jean Berain (1640-1711).
La perte de l’entretoise sur les bureaux Mazarin vers 1710 est un autre indice permettant avec certitude de dater notre meuble.
Comme sur la commode du musée des arts décoratifs dont le plateau simule le marbre portor noir et or, notre bureau ne comporte pas de bronzes dorés.
Lingotière, sabots et entrées de serrures étant en bois doré à la feuille pour créer une illusion parfaite.
Ce bureau est donc en plus d’être le seul connu à ce jour, le mieux conservé , celui qui adopte le plus beau décor et cela sur quatre face.
Issue d’une collection privée du Sud de la France, il a probablement trés peu voyagé.
Aucun autre modèle n’étant connu à ce jour, nous pouvons juste citer le bureau Mazarin illustré page 37 du livre « la laque française » .
Ce bureau faisant partie de la collection Bernard Steinitz revêt un décor aux chinois qui associé à l’entretoise le place dans les premières années du 18 ème siècle vers 1700.
Mis à l’encant lors de la vente « BBS un hommage » chez sotheby’s le 30 Juin 2016 sous le numéro 31. ( vendu 68750 euros avec les frais)
Attribution à Jacques Langlois ou Guillaume martin :
Il s’agit des deux plus gros ateliers parisiens réalisant des imitations de la laque orientale ,les archives nous éclairent sur le fonctionnement de leurs ateliers.
Nous savons aujourd’hui qu’en 1713 Guillaume Martin engage le graveur Antoine Bercy pour « graver sur Verny des sujets des métamorphoses qui lui sont fournis par le dit Martin « , sujet qui montre que trés tôt l’atelier s’émancipe des sujets orientaux.
Jacques Langlois vernisseur au faubourg St Antoine reprend l’atelier de son père Mathieu, son inventaire après décès comporte des dizaines de pièces vernis dans le goût de la chine.
Mais sa proximité avec Jean Bérain avec lequel il cosigne le contrat de mariage de sa nièce Geneviève Titon nous autorise à penser qu’il réalisait lui aussi des pièces dans le gout de Bérain.