Petite armoire en « Lacca Povera » les quatre saisons, Uzès vers 1730.

Petite armoire en « Lacca Povera » les quatre saisons, Uzès vers 1730.

Armoires

Epoque : XVIIIe siècle

Style : Louis XIV

Dimensions :
Largeur : 109 cm
Hauteur : 192 cm
Profondeur : 50 cm

Etat : Bon état


Description :

Petite armoire en « Lacca Povera » les quatre saisons, Uzès vers 1730.

 

Rarissime armoire en bois de tilleul laqué jonquille ouvrant par deux vantaux en façade et un tiroir à l’intérieur.

Modèle à décor en « lacca povera » de gravures découpées, coloriées et collées.

Les gravures représentant les quatre saisons sous les traits de déesses encadrées de couronnes de gerbes de blé et de scènes galantes.

Les montants et traverses hautes ornés de faisceaux, de cyprès, de scènes de parcs de châteaux, cornes d’abondances, orangers, vases Médicis, fruits …

Les cotés simulants des moulures à fond bleu et rouge ornés de scènes de parcs.

L’intérieur qui est encore orné de son papier peint d’origine présente une galerie centrale de deux tiroirs décorés selon le même procédé et deux étagères, dont une évasée pour le rangement des chapeaux en partie haute.

 

Les gravures de scènes bucoliques d’après les oeuvres d’Antoine Watteau (1684-1721) et Jean Cotelle (1645-1708)

 

Manques dans les décors, restaurations d’entretien, décoloration et usures des gravures.

 

Travail du Duché d’Uzès vers 1720-1730.

 

Dimensions :

 

Hauteur : 192 cm ; Largeur : 109 cm ; Profondeur : 50 cm

 

Notre avis :

 

En premier lieux, il nous parait important de préciser que l’armoire que nous présentons a conservé son décor d’origine réalisé en Provence au début du 18 ème siècle.

Il ne s’agit pas d’une armoire surdécorée plus tard ou de tout autre copies.

 

La « lacca povera » ou « arte povera », littéralement « art pauvre » est née en Italie dans la région de Venise.

A l’origine il s’agit d’imiter les laques orientales à moindre frais, c’est à dire en découpant des gravures en les coloriant et en les collant sur un support de bois préalablement enduit d’une laque, le tout recouvert d’une dizaine de couches de sandaraque (résine issue d’un cyprès), ce qui permet de combler l’épaisseur des gravures et de les protéger.

La variété des motifs et des couleurs laissent libre cours aux décors les plus variés.

 

Si dans un premier temps le but est d’imiter et de rendre moins onéreux les pièces de ce type, très vite cette production rencontre un succès considérable et devient l’apanage des plus grands collectionneurs.

Si l’Italie concentre la majorité des ateliers pratiquant la lacca povera ou lacca contrafatta comme on l’appelait à l’époque, un petit foyer de production à vu le jour dans la région d’Uzès à la fin du 17 ème siècle.

 

Il s’agit probablement à l’origine d’artistes italiens de passage en Provence et qui rencontrèrent tout les ingrédients nécessaires à l’établissement d’un atelier ce qui les poussa logiquement à s’installer.

En effet la tradition voulait que les parents et beaux parents des mariés offrent en cadeau de mariage une armoire trés sculptée, avec les attributs de l’amour, de la fertilité….

La présence toute proche des Cévennes et de petits ateliers produisant de minuscules armoires de bois blanc destinées aux petites pièces des mas cévenols est aussi un autre atout considérable.

En effet quoi de mieux et de moins cher qu’une petite armoire aux portes et aux cotés plats et sans aucune mouluration, une fois décorée ce type de pièce devait dégager un bénéfice considérable.

Il est donc probable que cette production fût trés abondante dans la première partie du 18 ème siècle et se diffusa dans tout le sud de la France.

 

Mais en raison de sa fragilité et de la non possibilité pour les non-initiés de restaurer seul le décor, trés peu d’armoire de ce type nous sont parvenues.

Les modèles ayant survécus sont tout simplement des pièces de musée.

 

Un modèle trés proche anciennement dans notre galerie,  pour d’autres armoires du même atelier et présentant le même décor :

 

Page 47 du livre « les arts décoratifs en Provence du XVII ème au XIX ème siècle » MJ Beaumelle, Aix en Provence 1993.

lVente Sotheby’s Paris le 23 Mars 2006 lot 36 : 55 200 euros

Vente étude Massol 14 Décembre 2007 l : 38 415 euros.

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